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  La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?]

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Mysthika
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Mysthika


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MessageSujet: La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?]    La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?] Icon_minitimeMar 6 Juil - 0:43

- Chapitre 1 : Origines -



Dix huit heure quarante deux, ses collègues étaient parti depuis un petit quart d'heure maintenant, soit au moins autant de temps où elle fixait l'extérieur par la fenêtre de son bureau du 11eme étage, se demandant quelles informations pouvaient bien avoir pour elle le type qui avait appelé plus tôt.

L'homme ne pouvait la rencontrer à son bureau qu'à dix neuf heure, il était resté vague mais, curieuse, elle avait accepté. Elle était seule, enfin. La journée avait été longue, elle avait passé bon nombre de coup de téléphone, rencontré trois personnes, mais elle n'avait pas plus avancé sur son article, rien, rien qui ne vaille la peine d'y figurer.
Une journée perdue, pensait-elle.

Trois coups rapide contre la porte et quelqu'un entra :
- Tu veux un café Kris' ?
Elle sursauta, sa main heurta le pot à crayons qui virent se répandre par terre.
- Rentres chez toi Franck, tes heures sup' ne te seront pas rémunérées.
- Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

Franck était son assistant depuis un an et demi maintenant. Lorsqu'à l'époque on l'avait promu assistant personnel de Kristina, ses collègues avaient eu deux sortes de réactions : les uns lui avaient murmurés des mots compatissants, et les autres lui avaient ironiquement présentés leurs condoléances. Il avait trouvé tout cela ridicule et n'avait pas réagit. En fait, il est d'ailleurs le seul à ne pas la critiquer, personne ne l'apprécie mais il ne s'était pas senti obligé de 'suivre le mouvement'. Là où les autres voyaient quelqu'un de 'froid', lui, il voyait une personne qui n'était simplement pas très expressive et peu encline aux contacts à autrui.

Kristina dévisagea Franck qui ramassait déjà les crayons.
- Ne dis pas de bêtises Franck, tu ne m'as pas fais peur...je me croyais seule c'est tout...d'ailleurs, qu'est ce que tu fais encore là ?
- Tu ne devrais pas rencontrer ce type toute seule, comment savoir s'il ne s'agit pas d'un...
- Je ne t'ai rien demandé. Mais si un jour j'ai besoin d'un garde du corps, promis, je penserais à toi. Viens à 9h demain, pas avant, j'ai une réunion à 8h.

Il était inutile de discuter quand elle tranchait si fermement. Il reposa le pot à crayons sur le bureau.
- Bonne soirée Kris'.

Il faillit ajouter 'soit prudente' mais la perspective de se faire gentiment 'envoyer se faire voir ailleurs' le fit se raviser.
Maintenant, elle était vraiment seule à l'étage. Plus pour longtemps, l'heure approchait, tant mieux. Sa curiosité était aiguisée, l'homme disait avoir 'des informations intéressantes concernant l'article qu'elle était en train de rédiger', ça tombe bien car, elle, elle était au point mort depuis deux jours.

Il était dix neuf heure sept quand quelqu'un appela l'ascenseur au rez-de-chaussée. Enfin ! Quelques secondes passèrent, puis l'ascenseur commença à monter, cinquième étage...septième...une sensation de picotement engourdie Kristina, elle avait déjà ressentie ça...mais...*DING*. Elle sut immédiatement à qui elle avait affaire quand les portes s'ouvrirent. Elle avait toujours eu ce don...NON ! Cette 'malédiction' ! Elles sentaient leurs présences.

- Je sais ce que vous êtes. Fouttez le camp !
L'homme enleva sa capuche, laissant voir ses yeux, bleu ciel, très clair, presque blanc. Il était calme, il souriait.
- Tu es devenue une vraie femme Mysthika.
Elle le fixait droit dans les yeux, il y avait bien longtemps qu'on ne l'avait pas appelé ainsi.
- Ne m'appelez pas comme ça, sale bête.
Il rit.
- Allons, comme tu y vas.
- FOUTTEZ LE CAMP !
Elle l'attrapa par le bras, froid, elle voulait le faire reculer vers l'ascenseur mais ne parvint pas à le faire bouger, ne serait-ce que, d'un millimètre.
- Calme toi soeurette, je suis juste venu pour parler, j'ai des informations qui...
- Taisez-vous ! Je ne suis pas votre ''soeurette'' et je n'ai aucune envie de savoir ce que vous avez à me dire.
- Détrompe toi Mysthika.
- Je.ne.m'apelle.pas.comme.ça. Elle était furieuse.
- Peu importe la façon dont tu te fais appeler par les humains, tu es quand même ma soeur Mysthika !
- FERME LA !

Cette vérité elle ne voulait, ne pouvait pas l'entendre.
- J'ai conscience que nos rapports n'ont pas toujours été des plus chaleureux mais...
- Oh, tu parles sûrement du fait que toi et ceux de ton 'espèce' aient voulu me tuer.
- Cette manie que tu as de couper sans cesse la parole est assez déplaisante.
- Et bien JE VEUX QUE TU PARTES, ne t'en déplaises.

Il avança tranquillement dans la pièce, mains dans le dos, il contemplait les articles, format poster, accrochés aux murs.
- Journaliste ?
Elle savait qu'il était inutile de tenter de s'enfuir, elle était prodigieusement énervée, ce...ce 'monstre', qui était probablement son véritable frère, avait décidé de tailler une bavette et elle n'avait d'autre choix que de s'y plier.

- Rédactrice...
- How...ce doit être pénible de côtoyer tous ces humains.
- ...
- Ne me dis pas que tu avais fini par te prendre pour l'une des leurs ?
- C'est quoi ces 'informations' ? Je suppose que ça n'a aucun lien avec mon article en réalité.
Il sourit à nouveau. Il était fin, de taille moyenne, environ 1m70 ou moins mais il avait les épaules carrées, des traits féminin et une allure détendue.

- Non, en effet.
Il continuait à se balader tranquillement dans la grande pièce où figurait plusieurs petits bureaux destinés aux stagiaires.
- Alors ?
- Tu n'as pas quelque chose à boire ? Je meurs de soif. Il se frotta les mains. Tu n'as pas de bureau personnel ?
Ce petit jeu la mettais hors d'elle, cependant elle ne pouvait rien faire, RIEN. Elle détestait ça. Comme seule réponse elle désigna un bureau au fond de la pièce. Il entra, elle le suivit.

- Whisky ? Champagne ?...Désolée, je n'ai pas de sang frais.
- AH AH AH ! Un whisky ce sera parfait ! Mysthika je...
- Kristina !
- hm...comme tu veux, Kristina ! Notre père m'envoi...
- TON père.
- Mais cesse de m'interrompre à la fin, tu en deviendrai pénible...
Elle lui tendit le verre de Whisky, il jaugea la chose et avala le contenu d'un trait. En récupérant le verre elle sentit le contact de sa main froide, elle frissonna.

- Bon, on ne va pas y passer la nuit, balance tes infos et déguerpi !
- Nous sommes d'accord, laisse moi donc poursuivre...nooootre père, m'a chargé de venir te proposer notre aide...
- vo...
- Chhhut ! Oui, notre aide. Tu es en danger. Je sais que tu te demande probablement en quoi cela peut nous importer, puisque tu penses qu'on te déteste, mais c'est faux. A l'époque nous n'avions pas le choix, mais aujourd'hui ce n'est pas le sujet. La famille Sander te recherche.
- Moi ? Mais...
- Laisse moi finir ! Il prit sa voix la plus délicate. S'il te plait.

- Vas-y...
- Ils ont récemment appris que tu étais toujours en vie, comment ? Je n'sais pas. Maintenant ils te cherchent. Le fait que tu sois 'bridée' leur complique la tâche, ils cherchent une aiguille dans une meule de foin. Quoi qu'il en soit, nous venons te proposer notre protection, sans ça, ils te tueront probablement.
Elle leva la main.
- Je peux parler ?

- Ne prend pas ça à la rigolade, cette famille est dangereuse, ce sont des...
-...Des vampires.
- Oui.
- Comme toi.
- C'est différents.
- En quoi ?

- My...Kristina, nous sommes de la même famille et je ne veux pas qu'ils te tuent.
- Mais...ils me veulent quoi au juste ? Et ça vous apporterait quoi de me ''protéger'' ? Pourquoi ce revirement d'attitude ? Vous vouliez vous débarrassez de moi, sans Lucinda je serais morte. Qu'est ce qui a changé ? Quels sont vos intérêts ?
Il vint poser ses mains glaciales sur les épaules de Kristina, elle sentit tout son corps se raidir, la sensation était des plus désagréable, il parla doucement, il chuchotait presque :
- Tu auras les réponses à toutes ces questions si tu reviens à la maison.

Ces paroles lui firent l'effet d'un électrochoc.
- JAMAIS ! JAMAIS JE N'Y RETOURNERAIS ! LACHE-MOI !
- On ne pourra pas te protéger si...
- Merci de ta visite, je ne te dirais pas que ça m'a fait plaisir, ni que j'ai hâte de te revoir mais maintenant tu t'en vas. MAINTENANT !

Il avait ressentit sa colère, il ne souriait plus. Il savait que sa mission était des plus délicates. Il ne devait pas perdre, il ne pouvait pas perdre, LA perdre. Ils avaient besoin d'elle, et c'est à lui qu'on avait demandé de la ramener. Cependant il savait, il était sûr, qu'à cet instant, s'il avait insisté, il l'aurait perdue.
- Je m'en vais. Si tu as des problèmes tu sais où me trouver.

Ce n'est qu'une heure après le départ de son frère qu'elle commença à se calmer, la tête entre les mains, assise dans son fauteuil, elle était perdue entre colère et peur. Stupéfaite. Elle était entrée dans une sorte de transe dont elle se réveillait doucement, il n'existait plus rien autour, son esprit était confus...perturbé. Ses oreilles bourdonnaient, il y avait eu un cataclysme dans sa tête. Elle tremblait.

Il était vingt heure trente-cinq.
Elle se leva pour aller chercher son sac à main, ses jambes étaient de coton, qu'importe ! Elle devait rentrer chez elle, prendre une douche, manger et aller se coucher. Elle avait une réunion à 8h demain. Elle devait oublier tout ça. Faire comme si ce n'était qu'un cauchemar, comme toujours, faire semblant. Lorsqu'elle se mit au lit, il était vingt trois heure passée.

***

Le lendemain matin, malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à se concentrer durant la réunion. Elle avait mal dormi, très peu et durant ces moments de sommeil elle avait cauchemardé.
Faire comme si de rien n'était...c'était impossible !

Elle repensa à sa visite de la veille, son frère, elle en avait deux : Dimitri et Thomas. Elle était sûre d'avoir eu affaire à Dimitri, ce malgré les nombreuses années qui avaient passées depuis leur dernière rencontre, à l'époque elle avait 9 ans et lui 13. Thomas était plus jeune, et physiquement, il avait tout de sa mère. Alors que Dimitri et Kristina étaient le portrait craché de leur père : la forme des yeux, le nez, la bouche de même que les expressions de visage...

- Si on t'ennuie Kris' n'hésite pas à le dire.
Toute la salle de réunion la regardait, ainsi que son patron ; mal rasé, bras croisés, costard cravate, il n'arborait pas un air sympathique.
- Oh...euh oui...enfin je veux dire non ! J'étais ailleurs...
- Merci, nous avions pu constater. L'enquête sur FOLLEY ?

Cette foutue enquête ! Plus de deux semaines qu'elle bossait dessus. Elle n'avait pas grand chose : Arthur FOLLEY, la quarantaine, né dans l'EST du pays. Pas de femme, pas d'enfant, on ne savait rien sur ses parents qui restaient introuvables. Elle devait découvrir comment ce type qui sortait de nul part, sans passé, avait réussi à prospérer si rapidement dans l'immobilier et dans quel but il s'était présenté, récemment, pour devenir Maire.

- Ce type est une énigme et personne ne veut, 'ne peut ?', rien me dire sur lui.
- Kristina, si c'est à toi que j'ai demandé de faire cet article, c'est bien parce que, je pense, que si il y a quelque chose à découvrir sur ce FOLLEY tu es l'une des seule à pouvoir y parvenir. Mais cet article, il était pour il y a deux jours.
- Je ne peux pas inventer d'information...
- Et je ne te le demande pas, trouve quelque chose ! Greg ! L'article sur 'la nouvelle armes' des politiciens ?

Elle décrocha de nouveau. La réunion dura encore une demi-heure, pendant laquelle elle repensa à toutes ces choses que sa grand-mère, Lucinda MALPAY, lui avait raconté sur les vampires...et lorsqu'elle lui avait expliquer pourquoi elle devait faire croire qu'elle avait elle-même tuée la petite Kristina...qui, à l'époque s'appelait Mysthika, pour la protéger.

Lucinda était humaine, la mère de sa mère. Elle l'avait aimé et protégé plus que quiconque et elle en était morte, à cause de sa fille, la mère de Kristina : Emilie MALPAY. L'une des femelles vampire les plus puissante de ces derniers siècles, jamais rassasiée, elle avait un goût prononcé pour le pouvoir, celui-la même qui l'avait conduit à sa propre destruction.

De retour dans son bureau, Franck l'attendait. Il avait l'air contrarié, ce qui était rare, il était presque toujours de bonne humeur, aimable, bosseur, serviable mais pas lavette.
Kristina l'appréciait en tant qu'assistant, il était d'une grande efficacité.
Elle jeta un oeil sur l'horloge : neuf heure et quart.

- Ce FOLLEY, c'est un vampire !
Elle écarquilla les yeux, se figea.
- Q...
Elle ne parvint pas à parler, les mots étaient bloqués dans sa gorge.
- J'ai eu ma mère au téléphone, ce pourrit a racheté son immeuble. Il veut foutre les locataires dehors et le raser pour faire un parking. UN PARKING ! Il n'en a jamais assez ? Avec tout ce qu'il possède déjà ? Je t'en prie dis moi que le type que tu as rencontré hier t'as appris quelque chose sur ce mec.

Il parlait au figuré...évidemment qu'il parlait au figuré, il ne connaissait pas l'existence des vampires...il ne savait pas ce qu'elle était.
Elle fit non de la tête.

- Rien du tout.
- Mais qu'est ce qu'il t'a dit ?
Elle réfléchis un instant.
- Rien que je ne sache déjà.
Franck s'énerva.
- Et qu'est-ce qu'on sait ?

Elle n'avait pas l'habitude de le voir dans cet état, et elle n'aimait pas ça.
- Euh...qu'il se présente comme Maire...
- C'est tout ce qu'il t'a dit ? Si il t'a appris quelque chose tu DOIS me le dire !
- Primo : je ne te dois rien. Secondo : tu changes de ton avec moi. Tercio : tu prends ta journée, vas voir ta mère, trouvez une solution pour elle. Je prend également ma journée.

S'en était trop. Elle avait besoin de sortir d'ici, se poser, réfléchir.
Elle claqua la porte en sortant. Chacun ses problèmes, point.

Une fois assise dans un coin tranquille du parc elle songea à laisser tomber l'article sur FOLLEY, pour que personne ne veuille parler, il y avait une raison. On ne jouait pas avec la politique. Elle faisait se métier depuis suffisamment longtemps pour savoir que quand tout le monde refuse de parler, il ne vaut mieux pas fouiller.

Elle sentit une présence. Un vampire.
Avant qu'elle n'ai le temps de réagir quelque chose pressait sa bouche, c'était mou : un tissu. Elle commença à somnoler : du chloroforme...
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MessageSujet: Re: La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?]    La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?] Icon_minitimeLun 12 Juil - 0:03

- Chapitre 2 : Le livre d'Emilie -


Son esprit, prisonnier de se sommeil forcé, s'empreint de vision. La guerrière qui se tenait au milieu de cette plaine encerclée de montagne, vêtue d'une tenue de combat moyenâgeuse et qui tenait fermement une épée droit devant elle dans ses deux mains, c'était elle.
La femme avait son visage, pas ses yeux, non, les siens étaient d'un bleu très clair.

***
Cette femme était un vampire, c'était elle, elle était un vampire.
Cette femme était un vampire, ce n'était pas elle, elle n'était pas un vampire.
***

L'ennemi approchait, elle le savait, elle le sentait. Elle inclina légèrement son épée sur le coté, avança sa jambe d'appui. Elle était prête, prête à se battre.
Dans un cercle de lumière croissante, un ectoplasme blanchâtre apparut et la voix de Lucinda raisonna en elle :
- Sauves toi ma chérie ! Sauves-toi !
Trop tard. L'ennemi était là, autour d'elle, sur elle.
Il ne frappait pas, il la tenait, fermement.
Il se dissipa.

A présent, une femme se tenait devant elle, elle était belle, très belle et elle souriait. Kristina était assise, pieds et poings liés.
Ce n'était pas une vision cette fois.
- A l'époque, lorsque l'on m'a dit que tu étais morte...j'ai eu de la peine.
- Andréa ?
La femme sourit d'avantage.
- Tu me reconnais.
- Détache-moi s'il te plait.
- Je ne peux pas faire ça.

Les vampires cultivaient soigneusement leur image, non seulement leur durée de vie plus longue leur en conférait le temps, mais en plus ils en avaient besoin, pour séduire leur victime et ensuite les assujettir.
Andréa n'avait aucun effort à fournir, tout d'elle n'était que beauté.
Elle s'assit délicatement face à la chaise où Kristina était entravée, de ce fait, ses longs cheveux noirs touchaient le sol.

Ses traits étaient délicats, presque enfantin. Une robe noire, cintrée, soulignait parfaitement sa taille.
Elle avait ce coté fragile derrière lequel on sous-estime une grande force.
Cependant son regard trahissait une grande puissance.

- Nous ne sommes plus amies ?

La jeune femme inclina imperceptiblement la tête et fronça légèrement les sourcils. Cela n'enlevait rien à son charme. Lorsque ses yeux rencontrèrent le sol, sa bouche émit un léger soupir.

- Certains événements...changent les gens. Le temps n'apaise pas tous les maux. J'ai dû faire face, survivre.
- Survivre ?
- Il y a eu ton départ...puis le chaos et la désolation...Elle plongea ses yeux dans ceux de Kristina qui eu la sensation d'être transpercée par ce regard. Ta mère a tué mes parents.

Andréa ne détachait pas ses yeux. Kristina se sentait oppressée, elle avait du mal à réfléchir, elle n'en savait rien...jusque là, mais elle imaginait à quel point celle qui fut son amie d'enfance la détestait à présent. Elle allait la tuer, elle en était presque certaine.

- Non, je ne te tuerais pas, pas maintenant.
Elle dévisagea la jeune femme.
- Mais...comment...?
- Moi aussi j'ai un don.
- Tu peux lire dans mes pensées ?
- Dans tes émotions.

Elle se leva lentement et s'approcha de la chaise. Tout en continuant à regarder Kristina dans les yeux elle posa ses mains de chaque coté de la tête de cette dernière. Elle pencha calmement sa tête jusqu'à ce qu'elle se trouve à la même hauteur que celle de la femme qui fut son amie enfant.

- Je ne suis pas responsable de la folie de ma mère.
Andréa ne l'écoutait pas.
- Tu n'as pas peur de mourir mais tu n'en as pas envie non plus. Tu te poses beaucoup de question. Elle soupira. Et tu n'as pas la réponse à la mienne.
- Qu'est-ce que tu veux ?

Elle ôta ses mains avant de se redresser, elle ne souriait plus.
- Je veux l'objet que possédait ta défunte maman.
- Ah...toi aussi. C'est marrant comme certains objets attirent la convoitise.
- 'Marrant' ? Je ne trouve pas. Tu comprends, je ne peux pas faillir alors que l'on compte sur moi.
- Qui ?
- Le Clan SANDER.

Kristina n'avait pas pour habitude de prendre à coeur le lot d'événement inopiné que la vie apportait chaque jour. A chaque nouvelle, bonne ou mauvaise, son esprit effectuait une sorte de calcul pragmatique des causes et de leurs conséquences.
Mais il y avait des nouvelles qui secouaient plus l'esprit que d'autres.

- Je vois...mais cela m'étonne beaucoup que tu sois carrément passée à l'ennemi.
- L'ennemi, c'est vous. C'est toi.

La sensation de picotement se fit à nouveau ressentir. Un autre vampire.
Tous ces vampires d'un seul coup, dans sa vie jusqu'ici si reclus, lui donnait une sensation qu'elle n'avait pas éprouvé depuis longtemps : de la force.
Un jour son père lui avait dit que si les vampires vivaient en communauté, ce n'était pas juste une question de principe ou d'habitude, ni même d'affinité, mais seulement car cette proximité leur donnait une puissance nettement supérieure. En riant, il avait ajouté : 'l'union fait la force mes enfants !'.

- Andréa...si je m'attendais...que nous vaut ce soudain intérêt ?
- Dimitri ! C'est toujours un plaisir. Elle lui sourit. Pour être exacte, ce n'est pas 'vous' mais 'elle' qui m'intéresse.

Les vampires discutaient tranquillement, sans prêter attention à Kristina qui était pourtant le sujet de leur conversation. Ils étaient calmes. On aurait pu croire que la rencontre entre les vampires de deux Clans adverses aussi puissant aurait soulevé plus de tension, mais ils étaient intelligents tous les deux, l'issu d'un combat entre deux vampires possédant une telle force ne pouvait être autre qu'un match nul.

- Je te la laisse, de toute façon, j'en avais fini.

Elle s'en alla, tranquillement, avec toute la grâce dont elle savait faire preuve.

***
Le mal avait ce pouvoir absolu de se dissimuler dans les êtres les plus attirants.
***

Une fois qu'il eu fini de défaire ses liens Dimitri observa Kristina, elle ne bougeait pas. Elle restait ainsi, assise, immobile.

- Kris' ? ça va ?
C'est le contact de sa main sur son l'épaule qui la fit réagir.
- ...oui...
- Cette fois, je te ramène avec moi.
Elle n'émit aucune opposition. Elle savait que le danger rôdait, la guettait, la traquait. Elle n'était pas de taille, elle due se l'avouer.

Durant le trajet, elle resta silencieuse, elle pensa à Andréa. Ce qu'elle était devenue. A elle, qu'en serait-il si sa grand-mère ne l'avait pas bridée, faisant d'elle cet être incomplet. Ni vampire. Ni humaine. Elle n'était rien. Elle était elle. Kristina...? Mysthika...?

Et 'eux'...les vampires. Sa...sa famille. Elle n'avait pas de famille, elle n'était rien. Si, elle était la proie.
Une partie de chasse venait de débuter : elle : c'était le gibier, Andréa : le chasseur. Un chasseur dont l'arme était un esprit éclairé, un esprit sondeur, il avait lu en elle.
Qu'avait-il lu ? Qu'Andréa avait-elle lu ?

Elle l'avait sentit dans sa tête, sentit sa haine, sa force. Elle avait ressentit un sentiment étrange...différent, qu'elle ne s'expliquerait que bien plus tard.

Une fois qu'il eu garé la voiture Dimitri en descendit et fit le tour pour ouvrir la porte à Kristina. Elle ne bougea pas. D'ailleurs elle était restée immobile durant tout le trajet et n'avait pas prononcé le moindre mot.
D'une main il tenait la porte qu'il venait d'ouvrir et de l'autre il lui tendait la main.

- Nous y sommes.
Sans un regard pour lui elle détacha sa ceinture. le chloroforme avait dû la faire dormir sept ou huit heures, pourtant, elle était épuisée.
- Je ne peux pas faire ça...

Dimitri s'accroupit. Elle était sa petit soeur et même si, à une époque, le Clan avait décidé qu'elle devait mourir et qu'il l'aurait tué sans hésitation, ce soir, il la comprenait. Il voulait la rassurer, cependant, il n'avait aucune idée sur la façon de procéder.

- Aujourd'hui...personne ici ne te veut de mal. Même si j'ignore comment elle a fait, Lucinda a trouvé le moyen de te brider. Le conseil a décidé que tu ne représentais plus aucune menace pour nous.

Elle fixait le sol de la voiture dans laquelle elle était toujours assise.

- Déjà à l'époque je n'en étais pas une.
- Si, si Emilie t'avait contaminé...
- Elle ne l'a jamais fait.
- Exacte, parce qu'elle est morte. On ne pouvait pas savoir que tout ce pouvoir la détruirait Nous avions peur pour...Il baissa les yeux un instant. Son pouvoir ne cessait de croître, démentiellement. Si elle n'était pas morte si vite, elle t'aurait contaminé et vous nous auriez tous détruits.
- Spéculations.

Il leva les yeux vers Kristina, elle le regardait.

- Ne pouvant la détruire, le conseil s'est dit que les dégâts seraient limités si...tu disparaissais. La suite, tu la connais.
- Plus ou moins... Je sais que Lucinda m'a enlevé pour me sauver...mais certains souvenirs de cette époque sont confus, je n'avais que 9 ans...
- Je sais...En tout cas, maintenant que les SANDER savent que tu es toujours vivante, ils n'auront de cesse de te traquer, pour eux tu représentes toujours une potentielle menace. Chez eux aussi Emilie a fait beaucoup de dégâts.

Une question la taraudait depuis hier, la curiosité l'emporta et elle ne pu s'empêcher de la soumettre à son frère :

- Vous, vous le saviez que je n'étais pas morte ?
- Nous avions...des doutes.

Elle comprenait un peu mieux à présent. Même si elle n'admettait pas que l'on consente à tuer sa soeur, elle savait qu'il agissait, et ce toujours, uniquement dans l'intérêt du Clan.

- Toi, tu en pensais quoi ?
- Je me voyais mal débarquer en te gratifiant d'un : 'hey salut ! Comment vas-tu' après ce qu'on a voulu te faire...
- Et maintenant...pourquoi ne pas juste dire aux SANDER que je ne représente aucune menace pour eux ?

Il secoua négativement la tête.
- Trop tard. Ils sont déjà lancés à la recherche de l'objet qui a octroyé sa force à notre mère.
- Ils comptent s'en servir ?
- Qui sait ? Mais mieux vaut qu'on le retrouve avant eux.

Elle ferma les yeux puis inspira longuement. Elle sortit de la voiture.
Devant elle se dressait un grand immeuble, une dizaine d'étage. Au centre ville. Pour tout le monde, ou presque, il s'agissait d'une richissime et grande famille, un peu excentrique, qui vivait réunie dans ce grand bâtiment luxurieux.
Kristina, elle, savait ce qu'il en était en réalité : un nid de vampire.

- D'accord, je viens.

Elle suivait Dimitri de près, pour elle cet endroit été synonyme de souffrance. Elle ressentait d'immenses vagues de sensations enivrantes de puissance, il y avait des vampires, beaucoup de vampires.
La salle, au milieu du couloir, dans laquelle ils finirent par entrer après un court voyage en ascenseur était celle du conseil, spacieuse et décorée avec goût.
Kristina était tendue. Ces lieux elle les connaissait déjà, mais ce n'est pas pour autant qu'elle s'y sentait à son aise.

Quelques hommes se tenaient autour d'une luxueuse et imposante table vernie en bois. Ils étaient en pleine conversation lorsque ils remarquèrent les deux personnes qui venaient de pénétrer dans la pièce, le silence se fit.

Charles MALPAY, Chef du Clan MALPAY, vampire de puissance supérieure, éminent homme d'affaire et grand stratège. Il respirait la réussite financière.
Cette prestance, ce charisme, incontestablement, le chef : c'était lui.
On devinait sa confiance en lui, son intelligence.
Physiquement, on l'aurait aisément pris pour un directeur d'une prestigieuse université.
Ses cheveux, anciennement noirs, étaient désormais gris foncé. Ses yeux, en tout point identique à ceux de Dimitri, brillaient d'émotion. Sa voix grave et calme vint rompre le silence qui s'était installé :

- Mysthika ! Nous t'attendions avec impatience.

Cette dernière n'osait pas le regarder en face, il était son père mais elle avait toujours éprouvé de la crainte à son égard, c'est Dimitri qui répondit à sa place.

- C'est Kristina maintenant père.
- Ah ?...Soit. Merci de l'avoir ramené. Votre voyage c'est bien passé ?
- Le voyage oui. Il jeta un oeil en direction de sa soeur. Andréa l'avait enlevé.
Le regard de Charles se durcit.

- Elle t'a fait du mal ?
En réponse, Kristina balbutia :
- Eub...
Mais Charles ne l'écoutait pas vraiment.
- Depuis que cette cinglée a rejoint leur Clan, les SANDER ne jurent plus que par elle. S'ils trouvent l'objet et qu'ils projettent de l'utiliser, c'est elle qu'ils choisiront. Ses yeux rencontrèrent ceux de sa fille, elle se tenait là, immobile, fragile. Tu es ici chez toi mon enfant. On ne peut pas changer le passer...on ne pourra jamais réparer ce qui a été détruit...il secoua la tête. Ce qui compte maintenant, c'est que tu sois là !

L'un des hommes autour de la table se racla la gorge pour signifier sa présence. Kristina le reconnut.

- Thomas ?

Charles porta sa main à son torse en signe de demande d'excuse.
- Oh, oui pardon. Il désigna les membres présents autour de la table un à un. Donc ton frère Thomas que tu as reconnut, ton oncle John qui m'a toujours été loyal, ton cousin Henri qui m'avise de ses précieux conseils.

Elle suivait attentivement la scène des yeux, son regard se figea sur le dernier membre présent, elle laissa échapper :

- Arthur FOLLEY...
Ce dernier en fut le premier surpris.
- Nous nous connaissons ?

C'était évident, pourquoi l'idée ne lui avait-elle même pas, ne serait-ce que, effleuré l'esprit ? Aucun document sur sa naissance...pas de trace des ses parents...rien...elle était complètement passé à coté. Arthur FOLLEY, le sujet de son article, le candidat à la Mairie...était un vampire.

Dimitri eu un léger sourire moqueur en constatant le malaise de sa soeur.
- Je...euh...non, les journaux...
- Oui, ce cher Arthur est dans tous les médias en ce moment. Il nous a rejoint récemment. C'est un redoutable homme d'affaire je dois bien l'avouer.

Thomas se racla à nouveau la gorge et lança d'une voix faiblarde :
- Père, le livre...
- Exacte, je m'égare. Ta grand-mère t'aurait-elle parlé d'un livre que ta mère aurait écrit ?
- Un livre ?...non, ça ne me dit rien.
- Il s'agit là de notre première piste, Emilie aurait écrit un livre, une sorte de mémoire, si on le trouve, on en saura peut-être d'avantage sur l'objet.

Dimitri vint se placer derrière Kristina posant ses mains sur ses épaules, leurs froideurs la surpris moins, cette fois elle s'y attendait.

- Kristina est fatiguée, je vais lui indiquer sa chambre.
- D'accord, nous établirons la façon de procéder aux recherches demain. Nous avons tous besoin de repos.

La chambre où Dimitri la conduisit était un peu austère, mais du moment qu'il y avait un lit, cela ferait parfaitement l'affaire.
- Tu vois, je ne t'avais pas mentit, jamais réellement des informations susceptibles de t'intéresser au sujet de ton article.
- Oui...j'avoue que ça...je ne l'ai pas vu venir.
- Je suis désolé.
- Désolé pour quoi ?
- Pour tout.

Il quitta la pièce rapidement.
De son coté elle s'écroula littéralement sur le lit, épuisée. Le sommeil s'empara d'elle avec hâte.
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 La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?] Empty
MessageSujet: Re: La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?]    La Relique d'Emilie MALPAY. [Mysthika / ?] Icon_minitimeJeu 22 Juil - 17:40

- Chapitre 3 : la descente aux enfers -


Toujours le même rêve. La guerrière, sa grand-mère et un combat perdu d’avance.

Elle ne s’étais rendormi que depuis 30 minutes, après des heures à tourner encore et encore, lorsque la sonnerie de son téléphone déchira le calme matinale.
C’est machinalement qu’elle tendit la main pour saisir le portable et décrocher.

- Quoi ?
- Bonjour, t’es où ?
- Franck ?
- Tu dormais ?
- Quelle heure est-il ?
- Tout va bien ?

Elle tendit son portable devant ses yeux, la lumière l’éblouie puis elle parvient à voir l’heure : neuf heure vingt.
- Ah merde…je ne viendrais pas aujourd’hui et sûrement pas du reste de la semaine non plus.
- Quelque chose ne va pas ?
- Euhff…c’est un souci familial…
- Familiale ? Mais je croyais que tu n’avais plus de famille…
- Je le croyais aussi…j’ai pas vraiment le temps de t’expliquer là.
- Dis moi au moins si c’est grave.

Elle s’assit au bord du lit l’esprit encore ensommeillé.
- Quoi donc ?
-…Ben, tes soucis !
- Ah…disons que c’est plus compliqué que grave. Profite de tes vacances Franck, je te contacterais.

Elle se laissa tomber lourdement en arrière. Qu’est ce qu’elle foutait là ? Elle aurait du partir hier, après que Dimitri ne l’ai libérée d’Andréa…non, c’était idiot, si elle avait fait ça, elle serait sûrement déjà morte.

Nraaah quelle merde !

La demeure semblait bien calme, il aurait pourtant été étonnant qu’à cette heure-ci tout le monde dorme encore. Peut-être que sa chambre était tout bonnement bien isolée.
Pour en avoir le cœur elle enfila ses vêtements et sortit dans le couloir. Personne. Pas un bruit. A quel étage était-elle déjà ? Dans quelle direction se trouvait l’ascenseur ?

- Bonjour !
- Bordel de merde ! Tu m’as foutu une de ces trouilles.
- Désolé…tu ne m’as pas sentit arriver ?
- Dimitri, il y a des vampires partout ici…
- Et alors ? Maman réussissait à savoir à quelle distance et qui se trouvait dans les parages.
- Vraiment ?
- Tu ne te souviens pas ? C’était hallucinant !
- Non…mes souvenirs ne sont plus qu’odeurs, sensations…ils n’ont rien de concrets.

Le regard qu’ils échangèrent était empreint de gène.
Des étrangers.
Frère et sœur.
- Tu as bien dormi ?
- Pas vraiment mais ça devrait aller.
- Viens déjeuner.

En regardant Dimitri prendre son petit déjeuner elle repensa à tous les films et les livres qu’elle avait vu sur les vampires et leurs lots de croyances erronées.
Ils ne mordaient un humain et ne buvaient son sang que dans le but de le transformer, ce qui restait une chose rare, autrement, ils se nourrissaient comme tout le monde. Ils n’étaient pas des ‘morts-vivants’ mais des êtres modifiés, plus fort, plus rapide et certaines femelles vampires possédaient en plus des ‘dons’, comme Kristina.
Ils n’étaient pas immortelles mais vivaient certes beaucoup plus longtemps que la normale, leur vieillissement se faisant plus lentement.
Planter un pieu dans le cœur d’un vampire pouvait effectivement mettre fin à ses jours, tout comme un cancer ou un accident de voiture.
En outre, mis à part leur longévité et leurs aptitudes développées, leur condition était largement surestimée.

- Dépêche-toi de finir, père doit nous parler avant qu’on ne parte à la recherche du bouquin. Il a de nouvelles infos je crois.
- Je…je vais avec toi ?
- Je suis le plus apte à te protéger ici, je ne te quitterais donc pas d’une semelle. Seulement on ne va pas attendre qu’ils trouvent l’objet et qu’ils nous tuent tous, donc on va bouger ensemble.
- Ca me va.

Charles les attendait dans la salle de réunion. Il semblait soucieux.
- Les informations que je détiens sont de source sûre, en revanche, la personne vers qui je vous envois est…assez instable.
- Un fou ?
Il sourit.
- Un bibliothécaire !
- … ?
- Lucinda, qui entretenait d’étroite relation avec ce mage, lui a confié le fameux livre avant de mourir.
- On parle de Jules Alpersen ?
- Oui, tu le connais ?
- Il m’a pour ainsi dire élevée…avec Lucinda. Ca fait très longtemps que je ne l’ai pas vu mais je ne garde pas de lui le souvenir d’un homme instable.
- Et pourtant…à la mort de ta grand-mère, la tristesse l’a submergée, le chagrin étant trop fort il s’est totalement isolé. La solitude l’a rendu un peu méfiant. Grâce à un puissant sort, il dissimule la bibliothèque, il faut désormais montrer patte blanche pour y pénétrer. Tu es notre chance Kristina, tu ne peux pas te déplacer seule sans danger c’est pourquoi Dimitri t’accompagnera, c’est là que la tâche se complique.
- Effectivement…il est loin de vous porter dans son cœur.
- On le trouve où ?
- Thomas vous y conduira, il vous attend déjà dans la voiture.

Une magnifique Mercedes les attendait effectivement devant la résidence.
La veille elle n’avait eu aucun mal à reconnaître son petit frère, il ressemblait tellement à sa mère, encore maintenant, mais là, derrière le volant de cette grosse cylindrée, elle réalisa à quel point il avait grandit.
Enfants, ils n’avaient jamais été très proche, d’ailleurs Thomas n’avait jamais été proche de qui que ce soit, il était beau mais n’avais pas le charisme qui caractérisait tant les Malpay, c’était un vampire mais il n’était pas très fort. Il s’était autoproclamé vilain petit canard de la famille mais nourrissait l’espoir de se montrer un jour digne du nom qu’il portait.
Dimitri prit place à l’arrière de la voiture. Kristina prit donc la place du passager.

- Salut Tom.
- Accrochez vos ceintures.
Il démarra en trombe comme s’il était poursuivit. Elle attrapa sa ceinture et l’attache rapidement, il lui parut plus sage de ne pas déconcentrer le conducteur qui semblait rouler de plus en plus vite, c’est pourquoi elle ne bougea, ni ne broncha du voyage.

- On y est, vous le trouverez un peu plus au nord du parc, je vous attend, si dans une heure vous n’êtes pas là je vous envois des renforts.
Avant de descendre Dimitri se pencha vers Thomas et lui glissa :
- Je préférais la BM.
Thomas se contenta d’esquisser un sourire narquois en guise de réponse.
Ils traversèrent rapidement le parc, il était désert.
- Tu me laisseras parler.
- D’accord. Tiens le voilà, là-bas.

- Jules…
L’homme était immense, 2m20, il avait vieillit mais son regard avait gardé toute sa malice sous la tristesse. Assis sur un banc, il sembla extirpé de ses pensées.
- Qu’est-ce que vous me voulez ?
Elle vint se placer devant lui.
- C’est moi Jules.
- Oh…ce visage, mais oui ! C’est incroyable comme tu as grandis. Regarde toi princesse.
Il la serra doucement dans ses bras comme un grand-père le ferait, elle lui rendit son étreinte.
- Je suis si contente de te voir. Tu n’as pas changé.
- Oh, oh, menteuse.

Il lui sourit, puis remarqua le jeune homme qui se tenait un peu à l’écart.
- Je te présente mon frère, Dimitri.
Son sourire s’estompa instantanément, laissant place à un air incrédule.
- Tout ce que ta grand-mère a fait n’aurait-il donc servit à rien ?
- Bien sur que si, je ne les ai retrouvé que récemment…je n’ai pas le temps de t’expliquer ça pour le moment, mais fais-moi confiance. Tu peux m’aider en plus.
- Comment ?
- Lucinda t’a donné un livre écrit par Emilie. Tu l’as toujours ?
Il réfléchit un instant.

- Le livre…pourquoi le cherches-tu ?
- Si tu l’as, il me le faut.
- Non…non, non, hors de question.
- Jules, tu ne comprends pas…
- C’est toi qui ne comprends pas, ces vampires te manipules, ce livre ne doit pas tomber entre n’importe quelle main.

Elle le prit par les mains et parla calmement.
- Tu es comme un père pour moi, fais-moi confiance, si tu ne me donnes pas ce livre je serais encore plus en danger.
- J’espère bien que tu sais ce que tu fais.
Il se redressa, tendit les mains en avant et prononça une incantation. Le livre apparut, au même instant Andréa surgit de nulle part et lui trancha la carotide nette à l’aide d’un couteau.
- Nooooon !

Le sang se répandait déjà partout sur ses vêtements, il bascula en avant, Kristina ne put qu’amortir légèrement sa chute. Andréa se saisit du livre mais Dimitri se jeta sur elle, la projetant au sol, le livre vint s’écraser plus loin.
Kristina regardait impuissante l’homme qui l’avait élevée comme sa fille et qui, à présent la fixait droit dans les yeux tandis qu’il gisait par terre, s’étouffant dans son propre sang. Elle l’étreint fermement contre elle en pleurant jusqu’à ce qu’il soit mort.
Elle se redressa et lui ferma les yeux en laissant échapper un sanglot.

Lorsqu’elle leva les yeux, elle vit Dimitri entrain d’asséner de violent coup de poing à Andréa qui était allongée par terre inconsciente.
Le corps de Jules se mit à scintiller et disparut. C’est ainsi que les mages se décomposaient après leur mort. Elle se redressa en essuyant ses larmes, sa respiration était courte.

Elle était maculée de sang.
Dimitri continuait à frapper Andréa.
Elle ramassa le livre et vint poser sa main sur l’épaule de son frère.
- Arrêtes Dimitri…
- Je suis désolé…
- On a le livre.
- Je ne l’ai pas vu venir…
- On s’en va.

Lorsque Thomas les aperçu de nouveau, il se précipita à leur rencontre.
- Mais qu’est-ce que vous avez fait ? Tu es blessée ?
Kristina ne lui répondit pas, elle n’en avait pas la force, sans même un regard pour son frère elle prit place à l’arrière de la voiture. Dimitri expliqua à Thomas ce qui venait de se passer avant qu’ils prennent place dans la voiture, il en fit de même avec le conseil lorsqu’ils furent rentrés, pendant que Kristina prenait une douche.

- Où est le livre maintenant ?
- C’est Kris’ qui l’a.
- Comment elle gère la mort du mage ?
- Difficile à dire.
- Les humains sont si émotifs…
- On se passera de vos sarcasmes Arthur.
- Et qu’est-ce qu’on fait d’Andréa ?
- J’en fais mon affaire.
- C’est bien noble de ta part Dimitri, mais elle est forte, très forte.
- Aujourd’hui j’ai réussi à la mettre K.O, je pense pouvoir la tuer.
- Contentons-nous de nous défendre pour le moment…la priorité est de concentrer toute notre énergie dans la recherche de l’objet, si elle le trouve avant nous ce serait bien pire.
- J’en conviens…

Kristina entra dans la pièce sans frapper à la porte, sans les regarder elle prit place dans un fauteuil posé à l’angle de la pièce. Dimitri baissa les yeux, il se sentait coupable de ne pas avoir sauvé celui que Krsitina avait toujours considéré comme son père. Charles la questionna.
- Tu te sens mieux ?
Elle ne leva pas les yeux, ses mâchoires étaient crispées. Elle parla lentement, ses larmes avaient enfin cessée de rouler sur ses joues, elle ne voulait pas que cela recommence, si il y avait bien quelque chose qu’elle n’aimait pas c’était les larmes, que ce soit les siennes ou celles des autres. Ne pas pleurer, c’était garder le contrôle.[/color]

- Je vous aiderais, du mieux que je le peux, à retrouver ce que vous cherchez. Si on y parvient, nous mettrons tous les moyens en œuvre pour le détruire, il a déjà fait trop de victime, que ce soit directement…elle leva les yeux jusqu’à ce qu’ils viennent rencontrer ceux de son père, son ton se durcit…ou indirectement. Mais. Je ne ferais rien. Rien du tout. Tant que je ne serais pas EXACTEMENT ce qui s’est passé il y a 14 ans.

Ses yeux étaient toujours dans ceux de Charles. C’était la première fois qu’elle le voyait troublé.
Il se retourna vers Dimitri qui comprit ce qu’il attendait de lui et ce dernier invita les personnes présentes à se retirer.
Seul Thomas, Dimitri et son père restèrent avec elle. Ils prirent place dans des sièges autour d’elle.
Avant de lui répondre il inspira profondément, ses idées remisent en place, il se lança :

- Tu avais 8 ans quand ta mère a commencé à changer. Le pouvoir que vous avez commun, si il est bien travaillé, peut devenir puissant. Emilie était très forte physiquement et son don inspirait la crainte à travers tout le monde obscure. Pour elle les émotions devenaient quelque chose de matériel, de palpable. Personne ne pouvait rien lui cacher, elle savait tout, avant tout le monde. Puis elle a commencé à avoir des visions, du futur et du passé aussi. Insidieusement sa clairvoyance s’est transformée en empathie, qui la dévorait de l’intérieure. Nos émotions, nos projets, nos envies se sont mis à l’assaillir et ça la rendait folle. Tantôt colérique, tantôt mélancolique elle a commencé à s’isoler, pour se protéger, elle ne communiquait plus avec personne, c’est là qu’elle a commencé à lire beaucoup, jusqu’à ne plus rien faire d’autre. Un jour, elle est sortie de son isolement, mais était différente…froide, distante. Elle ne nous adressait la parole que pour nous faire des reproches, elle nous trouvait trop gentil, elle disait que nos ancêtres auraient honte de nous s’ils pouvaient nous voir. C’est là qu’elle a commencé à élaborer son plan de…domination totale.

C’est avec grande attention qu’ils écoutaient cette histoire qu’ils entendaient tous pour la première fois, Thomas et Dimitri n’ayant eux-mêmes jamais osés poser la question.

- Domination totale ?
- Elle estimait qu’une seule famille de vampire devait régner en maître sur les ténèbres et que ce devait être bien évidemment la notre. Que la paix établie avec les Sander était une honte…Son regard…n’était plus que haine…et un jour, elle est partie. Elle m’a dit qu’elle avait trouvé le moyen de ‘rétablir l’ordre’, deux mois sans nouvelle d’elle se sont écoulés et quand on l’a revu le mal s’était emparé d’elle et sa quête était devenue la puissance. Elle tuait tous les vampires sans distinction, même les nôtres. On a rapidement compris que rien ni personne ne pourrait l’arrêter. Nous avons du nous cacher, fuir mais elle a fini par nous trouver…Elle t’a regardé ma petite fille, elle t’a tendue la main en disant que tu devais la rejoindre, que tu ne faisait pas partie des faibles. C’est grâce à l’intervention des parents d’Andréa que nous sommes toujours en vie, ils ont réussi à la retenir le temps qu’on s’enfuit, mais elle les a tué. On savait qu’elle reviendrait pour te chercher…c’est là qu’on a décidé…

- Que je représentais une seconde menace…
- Le clan faisait pression sur nous, ils ne savaient pas comment elle aurait fait pour te contaminer, mais ils ne voulaient pas courir le risque d’avoir deux créatures aussi puissantes à combattre. Tout le monde connaissait la complicité qu’il existait entre ton frère et toi, c’est pourquoi c’est lui qui avait été choisi pour te tuer.

Dimitri réalisa ce qu’il avait faillit faire plus jeune, jusqu’ici c’était juste des ouis dire, il ne s’en rappelait même pas, mais désormais, ça semblait beaucoup plus réel, beaucoup plus horrible. Il se leva, il était énervé, contre lui-même. Kristina comprenait à présent les raisons du rejet des siens et due s’avouer qu’à leur place, elle aurait probablement prit la même décision. Elle se leva et se dirigea vers Dimitri qui n’osait pas la regarder dans la yeux. Il fut le premier surpris lorsqu’elle le serra maladroitement dans ses bras.

- Je ne t’en veux pas.
Il ne s’y attendait pas et cela lui fit extrêmement plaisir, il la serra à son tour.
- Je ne me rappelle même pas d’avoir faillit commettre le pire…je suis désolé…
- De toute façon ce n’est pas à ton frère que tu devrais en vouloir mais à moi d’avoir accepté la décision du conseil…quoi qu’il en soit Lucinda t’a enlevé à temps pour te sauver et je regrette de ne jamais avoir pu la remercier.

Chacun était plongé dans ses pensées lorsque le portable de Kristina sonna. Le numéro de Franck s’afficha. Elle décrocha.
- Je t’ai dis de profiter de tes vacances.
- Pour quelqu’un qui n’avais pas de famille hier encore…tout un immeuble remplit ça doit faire un choc.
- Tu…d’où tu tiens ça ?
- J’ai fais quelque recherche dans les archives et sur le net.
- Qu’est-ce qui te prend de te mêler de mes affaires ?
- Tu avais l’air plutôt perturbé ce matin, j’ai voulu savoir ce qu’il en était.
- Je t’ai dis que ça allait, alors…merci, mais tu peux laisser tomber maintenant.
- C’est un peu tard, par contre si tu pouvais me donner ton étage je pourrais passer te saluer.
- Attends tu…t’es dans l’immeuble là ? Mais merde Franck, dis moi où tu es et NE BOUGE PAS.
- Calme toi…je voulais juste m’assurer que tout allait bien…
- Où es-tu ?
- 2eme étage.

Elle raccrocha le téléphone et se précipita vers le couloir.
- Je le mets dehors, j’en ai pour 30 secondes.
- Ne t’en fais pas, prend ton temps.

Elle se dit que quand elle l’aurait en face, elle lui assénerait une bonne gifle histoire de lui donner une leçon…Franck…dans un nid de vampire ! Bon d’accord il n’en savait rien, mais quand même, pourquoi s’est-il mêlé de cette histoire ? Oui d’ailleurs…pourquoi ?

Elle pressa le pas, il y avait beaucoup de personne ici qui appréciait très peu les humains, si il lui tombait dessus…il ne valait mieux pas penser à ce qui arriverait.

- C’est magnifique ici.
- Tu ne peux pas rester Franck
- …Je vais partir oui…Je te trouve bizarre Kris’…Est-ce que tu as pleuré ?
- Oui…j’ai perdu quelqu’un à qui je tenais aujourd’hui.
- Je suis vraiment désolée, tu tiens le coup ?
- Oui, mais j’ai des choses à régler et ça peut prendre un certain temps.
- Je comprend…je voulais voir de moi-même que ça allait pour toi.

Il appuya sur le bouton pour appeler l’ascenseur.
- Quand j’en aurais fini ici je reprendrais contact avec toi, sans faute.
- D’accord, j’attendrais de tes nouvelles.
L’ascenseur s’ouvrit. Quelqu’un était déjà dedans.
Franck se figea. Il regarda l’individu, puis Kristina.
Ses yeux accusateurs mirent Kristina mal à l’aise.

- Je peux t’expliquer Franck.
- Vraiment ? Alors vas-y ! Explique moi pourquoi Arthur Folley se trouve dans l’ascenseur d’un immeuble appartenant à ta famille ?
- C’est un associé de mon père.

Arthur assistait incrédule à cette conversation.
- Il y a un problème ?
Franck s’approcha de celui qui sortait de l’ascenseur.
- Oui, vous avez acheté l’immeuble de ma mère, vous savez quel age elle a ? 67 ans…la pauvre vieille femme n’a plus rien. Vous êtes un monstre.
- Franck, calme toi s’il te plait.
- Et toi…moi qui te faisais confiance…c’est pour ça que tu ne trouvais soit disant rien sur lui ? Si tu avais sortit un article ça aurait ruiné les petites affaires de ton père…je démissionne, tu me dégoûtes.

Arthur Folley était à présent sortit de l’ascenseur, laissant la place au jeune homme passablement énervé qui s’était précipité à l’intérieur. Franck était partit.
Il regardait Kristina à présent, il souriait.

- C’est quoi votre problème ?
- C’est pour ça que vous m’avez reconnu si rapidement, vous écrivez un article sur moi…intéressant.
- N’est-ce pas ?

Quand l’ascenseur remonta elle l’empreinta pour retourner à l’étage. Elle hésita à prendre son téléphone pour appeler Franck, mais se ravisa, il valait mieux attendre qu’il soit calmé.
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