Aernea, chapitre 2 : le continent

Awel décolla, et Ywëna poussa un grognement de douleur. Sa fourrure blanche était souillée d'écarlate.
Le battement des ailes de l'aible produisait un son hypnotique qui berçait Ywëna, assommée par la douleur. Elle ferma les yeux et se laissa emporter par l'inconscience...

(J'ai aucune idée pour la suite T-T)

(Un nouveau problème ou pas... non pas de nouveau problème)

Jin resta là, redevenu humain, à profiter du vol, à profiter du vent qui lui fouettait le visage, à profiter de cette vue magique qu'il avait sur l'océan...
A profiter de la liberté.

Le voyage se déroula en silence, Ywëna s'était évanoui et le voleur jetait de fréquents coups d'oeil inquiet pour vérifier le bandage de la louve blessée tenait le coup, et qu'en même temps celle qui le portait tenait le coup. Heureusement ils arrivèrent rapidement dans une petite cité portuaire assez pauvre, sûrement l'endroit préféré des pirates qui pouvaient s'y rendre sans éveiller de soupçons et se fondre dans la masse.
Le voyage n'avait guère duré plus d'une quinzaine de minutes, mais ce bol d'air frais avait eut un léger effet revigorant pour Jin qui se sentait en meilleure forme, du moins par rapport à après l'affrontement.

Awel se posa dans une clairière au nord est de la ville, à l'abri des regards et Dolphin vint aider Jin à faire descendre Ywëna sans la réveiller. Elle fut déposée délicatement sur l'herbe et le chasseur s'avança hâtivement pour lui prodiguer quelques premiers soins avec des herbes qu'on ne lui avait pas confisqués car personne n'aurait pu se douter des effets de quelques brindilles...
Awel s'en alla se tenir aux côtés de son fiancé qui fusillait Jin du regard... aller savoir pourquoi ?
- Nous voilà donc tous libre, mais j'ai une question : quel est la ville la plus proche d'ici ?
- Le port...
- Exception faite de celle-ci ?
- La plus proche se situe à l'est, à un jour de marche.
Mauvaise nouvelle... vu l'état des deux voyageurs, ce qui aurait pu être une promenade devenait d'un seul coup plus difficile. Enfin quoique...
- Et comment se nomme-t-elle ?
- Keoln, c'est une cité-état élfique et théocratique où les gens passent leur temps à prier... vous y serez en sécurité du moment que vous respectiez leurs coutumes. Mais dites moi, avez vous vraiment envie de vous y rendre ?
- Certainement... je n'ai pas le choix.
- Alors faites attention car des bêtes sauvages rodent dans le secteur, plus dangereuses que ces stupides pirates.
- Je serais sur mes gardes... mais je vais prendre quelques minutes de repos avant d'y aller... le temps que ma blessure me fasse moins souffrir. Merci du renseignement.
Et il s'allongea en fermant les yeux... rien que cinq petites minutes.

Ywëna finit par se réveiller.
Elle se sentait encore fatiguée, affaiblie, son cou lui faisait mal et ses tête résonnait, mais au moins elle n'était pas à demie-morte. Elle s'assis, toujours sous forme de louve, et observa ce qui l'entourait.
Les autres prisonniers étaient parti, il ne restait que Dolphin, Awel et -misère !- son fiancé. La demie-elfe poussa un grognement et se retransforma.

Ywëna se releva avec difficulté tout en lançant d'un ton sarcastique :
- Et si ça te plais pas, Môssieur Fier-comme-un-paon-de-mes-oreilles-pointues, tu n'as qu'à partir de ton côté.
Eylir faillit s'étouffer et Awel maquilla un éclat de rire dans un éternuement. Dolphin, lui, éclata d'un rire franc qui se transforma en ne toux polie sous le regard de feu d'Eylir. La demie-elfe désigna d'un geste vague la direction de Keoln.
- Et comment on y va ?
Dolphin lui adressa un sourire rusé qui le faisait ressembler à Jin d'une manière frappante. Le jeune noble ôta ses bottes sous le regard incrédule de ses compagnons, et en retira les semelles.
Le terme de semelle n'était pas exact. C'était de véritables talons, qui le grandissait de cinq centimètres. Il en tira quelques papiers de toute évidence précieux, quelques pièces d'or, et un médaillon d'amétyste qu'il brandi devant lui :
- Le sceau de ma famille est gravé dessus. Je n'aurai qu'à le montré à un quelquonque marchand, avec le papier attestant que mon oncle paiera tout, et il nous fournira illico ce que nous demanderons. Et des trucs de bonne qualité, en plus.

- Mieux. Je ne suis pas encore prête à écrabouiller l'Ultim... ton copain le dragon, mais je peux voyager.
Awel avait tiqué au "Ultime" qui avait échappé à Ywëna. Son fiancé, les bras croisés dans l'attitude typique des enfants boudeurs, resta silencieux. Dolphin fit donc sauter le médaillon dans sa main et s'exclama :
- En route !
Le petit groupe se mit en marche.

Awel ralentit :
- Non, là on va vers le sud-est.
Eylir renifla d'un air méprisant, ce qui lui valut un "mouche-toi morveux" sarcastique d'Ywëna, qui ne lâchait pas sa proie. L'elfe réagit au quart de tour :
- Morveux ? Jeune impertinente, que j'ai deux fois ton âge, compris ?
- Que tu as trente-six ans ? Oui, le calcul n'est pas difficile, l'ancêtre. Au fait, Dolphin, pourquoi on va dans la mauvaise direction ?
Le jeune noble examinait le chemin. Il se retourna vers eux :
- Si mes souvenirs sont bon, il y a un marchands pas loin. Il vends des chevaux, des charettes, des harnais, du matériel... A des prix scandaleux, certes.

Dolphin haussa les épaules :
- Je ne sais pas. Je suppose que non, je n'en ai pas vu les deux fois où je suis venu. Mais on doit pouvoir trouver de l'eau... Bon, on y va ?
Le petit groupe se remis en route. Rapidement, ils rejoignirent une voie pavée, au bord de laquelle se dressait un immense bâtiment. Quatre granges, deux écuries, et une maison dont le rez-de-chaussé servait de magasin. Deux palfreniers étaient occupés à dégager du fumier, et Ywëna résista à la tentation d'y pousser Môssieur-fier-comme-un-paon-de-mes-oreilles-pointues. Un petit homme au crâne dégarnit se précipita à leur rencontre d'un air condescendant, mais il changea de couleur en voyant Dolphin.
S'inclinant jusqu'à terre d'un air servile, il baffouilla :
- Je suis très honoée de vous revoir, Monsieur. Je... Je suis désolée pour le retard du... du paiement, mais, euh...
Dolphin, l'air de s'amuser énormément, prit une voix autoritaire et lança :
- Silence. Je veux vos cinq meilleurs chevaux, sellés, harnachés, équipés, pansés. Ainsi que tout le matériel nesséssaire pour entreprendre un voyage. Si nous sommes satisfait de ce que vous nous donnerez, je pense que mo oncle annulera votre dette... En partie du moins.
Ywëna crut que le marchant allait s'écraser par terre tellement il s'inclinait.
- Oui oui oui, je m'en charge, Monsieur...
Se retournant, il se précipita vers les palfreniers en vérociférant pour qu'ils l'aident à satisfaire ses clients. Awel et Eylir, médusés, fixaient le marchand tandis que Dolphin, mort de rire, pivotait vers eux :
- Voilà, ça c'est le sens des affaires !

Ywëna fixait son cheval d'un air ravi. C'était un étalon couleur feu, aux crins noirs comme l'encre. Il semblait rapide, endurant, et surtout très vif. La demie-elfe bondit en selle, et l'étalon fit un écart.
Ah, d'accord, c'était une forte tête.
La jeune fille tira sur les rênes, serra les mollets, et fit comprendre à sa monture que c'était elle le chef. Le cheval se le tint pour dit et resta tranquille. Ywëna le nomma Eclipse, en l'honneur de sa robe couleur soleil et de sa crinière couleur de nuit. Puis elle pivota vers les autres.
Awel avait eu une belle jument alezan, qu'elle baptisa avec satisfaction "Aurora". Eylir faisait grise mine, et sa fiancée éclata de rire en apprenant que le cheval de l'elfe se nommait "Triomphal". Le cheval princier de Dolphin, Lith, était sans doute le meilleur du lot : docile, apparement rapude et infatigable... En entendant le nom du cheval du oleur, Ywëna sourit et lança :
- Sombre présage pour le dragon noir !
Apparement, personne ne comprit et Dolphin lança :
- Tout le monde est prêt ?
Eylir lança un regard presque suppliant au marchand, qui fit "non" de la tête. Apparement, l'elfe allait devoir voyager avec sa bourrique. Awel pouffa et répondit au jeune noble :
- Prêts ! En route !

Jin sourit... justice était faite pour Eylir, et le voleur était heureux de ne pas être à sa place !
Il ne répondit pas et talonna sa monture qui partit au galop aux travers des arbres...
Le voyage s'annonçait paisible... et il s'imaginait déjà la cité, et les achats... non pas les achats... les emprunts à très longue échéance ou en d'autre termes : les vols.
Car Jin avait perdu toute ses affaires dans le bateau pirate, tous exception faite de Lanka, et avait anéantis sa dernière tenue... et avait sérieusement besoin d'une nouvelle, voir de plusieurs nouvelles en fait.
Un bon bain, aux sources évidement, ne serait pas refus non plus.
Voilà comment se déroula le début du voyage pour l'ultime esprit : à rêvasser en imaginant bain chaud et vêtements...
Si les autres savaient... ils en riraient. Sauf Eylir qui raillerait, mais ça Jin s'en fichait éperdument.

(*Atchoum*)

(Atchoum ? Comment ça, Atchoum ?)

Ywëna, elle rêvait d'une vallée où coulerai une rivière bien froide et pure, où elle pourrai se baigner et se reposer tranquilement. Elle rêvait d'un lit confortable et d'une grasse matinée. Elle rêvait de repos, de confort, de sécurité.
Mais ce n'était qu'un rêve...
Elle talonna Eclipse, ignorant la fatique, et décida de tester son cheval. Elle lança à Awel :
- La première à cet arbre fendu, là-bas, a gagné. OK ?
- OK ! répondit l'elfe aux yeux rouge en talonnant Aurora.
L'étalon bai et la jument alezan s'élancèrent, distançant rapidement le groupe. Les chevaux arrivèrent presque en même temps à l'arbre, Aurora dépassant Eclipse d'une courte tête. Pourtant, la jument semblait plus essouflée que l'étalon, ce qui confirma à la demie-elfe que sa monture éait plus endurant que rapide.
- Faisons demi-tour, ton chéri va nous gronder.
L'elfe éclata de rire et se lança à pleine vitesse vers le groupe. Cette fois, Ywëna arriva en tête.

(Bah j'ai éternué en écrivant la fin du message, c'est tout xD)

Jin la tête ailleurs n'avait rien remarqué, contemplant les arbres autours de lui et tentant d'entrer en communication avec l'un d'eux pour récuperer des informations sur ceux qui s'étaient déjà rendus à Keoln... peut être qu'un ancien esprit avait un jour foulé cette endroit ?
Il passa plus d'une heure à tenter d'établir une conversation mentale avec un des arbres, sans succès, sauf peut être une seule fois mais le groupe allait vite, et il ne pouvait pas conserver un lien avec une plante à plus de quelques coudés.
Revenant à lui il se demandait s'il était vraiment necessaire de se trimbaler Eylir, dont la mule ralentissait tout le monde, enfin... ces pauses forcées avait une certaine utilité en maintenant les chevaux en forme.
Et puis sa lui permettait de se reposer aussi un peu... sa blessure n'était pas aussi grave que celle de la demi-elfe, mais suffisante pour lui donner le vertige par le moment, il aurait donné cher pour un bon lit et un peu de repos... encore un peu plsu de repos. Il avait bandé la plaie avec sa chemise, mais ça ne valait pas un vrai bandage... mais en parlant de chemise...
- Je suis idiot ! Pourquoi n'ai-je pas demander des vêtements à cex marchands ?!
- Tu le remarques enfin !
- Comment ?
- Non rien...
Jin retint de justesse un "Je prefère ça" qui aurait relancé les hostilités, il avait parfaitement entendus et préferait l'ignorer, l'elfe avait déjà sa punition.

( XD c'estmoi qui passe mon temps à éternuer, tousser, renifler ^^ )

Ywëna n'avait pas ce genre de scrupules. Son sang elfique lui donnait une résistance à la douleur plus solide que celle de Jin, et elle commença d'un ton léger :
- Eylir, tu pourrai accélérer un peu ? Je suis sûre que ton fougueux destrier possède encore un peu de vitesse.
L'elfe, muet de rage, enfonça la tête dans ses épaules e talonna violamment son cheval. Hilare, Ywëna le vit prendre la tête du groupe et la conserver presque quinze secondes. Puis son cheval, malgré les coups de talons de son cavalier, revint à la dernière place.
Tout en sifflotant un air entraînant, Ywëna lança un regard narquois à l'elfe.

(Bon je vais bientôt y aller... donc ça va être court, désolé)
Jin rit intérieurement, décidément la demi-elfe ne changerait pas, il commençait à se demander si c'était un trait que tout les elfes possédaient : bornés et têtus quand à leurs désirs personnels...
Le voleur las ferma les yeux, inspira profondément et laissa sa monture suivre le groupe... juste un peu de repos...
*Bientôt les murs de la cité nous seront visibles, bientôt une nouvelle vie commencera pour moi le renard...*

Une nouvelle vie pour la louve, aussi. Ywëna, pas encore connu là où ils allaient, attrapa un bandeau de cuir qu'elle avait au poignet, et l'attacha sur son front. Ca la vieillissait, et masquait ses oreilles d'elfe.
Eylir émit un reniflement moqueur, mais se tu lorsque Awel lui fit les gros yeux. Ywëna talonna Eclipse, et arriva à la hauteur de Dolphin.Plus loin elle serai de Môssieur Fier-comme-un-paon-de-mes-oreilles-pointues (elle avait adopté le surnom), mieux ça vaudrai.

Finir sa vie au fond d'un trou... Ô perspective heureuse !
Ywëna déglutit, elle n'avait pas le vertige mais uniquement sous ses formes de métamorphose. Là, elle priait pour ne pas être trouillarde.
Le silence devint total. Seul le bruit des sabots rompait ce silence écrasant. Eylir jetait parfois des coup d'oeil inquiets vers Awel, Ywëna observait la montagne en se demandant comment un tas de roc aussi monumental pouvait exister, Dolphin se mordait les lèvres en espérant qu'aucun rocher ne leur tomberai dessus, et Awel, très crispée, caressait nerveusement Aurora. Quant à Jin...

Ywëna respira à fond. Awel lança timidement :
- Et si nous descendions de cheval pour guider nos montures ? Ce passage est suffisement large pour nous permettre de marcher à côté de nos chevaux, et ça sera plus sûr.
- D'accord.
Dolphin mit pied à terre, imité par le reste du groupe. Eclipse renâcla, inquiet. Mais il du suivre le mouvement quand sa maîtresse se mit en marche, tenant sa bride.

Eylir était prêt à lancer sa pierre. Mais Ywëna, voyant le cou venir, avait attrapé le poignet de l'elfe avec tant de force qu'il recula.
Il recula d'un pas de trop.
Le pied droit de l'elfe ripa sur une pierre ronde, et il tomba dans le précipice avec un cri. Il n'avait pas lâché la bride de son cheval, qui tomba à genoux et qui poussa des henissement de terreur et de douleur en sentant que les rênes, auquels Eylir était toujours accroché, entraînait sa tête, et par conséquent le reste de son corps, vers le bas. Ywëna non plus n'avait pas lâché Eylir, et elle tomba aussi. Le choc lui arracha la bride d'Eclipse des mains, heuresement...
En pleine chute, elle lâcha Eylir et se transforma en une immense louve blanche ailée, qui revint à la hauteur du chemin. Au même moment, Awel, qui avait précipitament abandonné Aurora pour secourir son fiancé, se pencha pour tendre la main à Eylir.
Parfois, l'enchaînement de catastrophe se produit si rapidement, de façon si imparable, qu'on se demande s'il n'a pas été rêpété.
Le cheval d'Eylir tenta, dans un dernier effort, de donner un grand coup de tête sur le côté pour faire lâcher la bride à son maître. Non seulement la bride céda tout d'un coup et Eylir chuta dans le vide, mais la tête de "Triomphal" heurta Awel qui, en reculant, bouscula Ywëna qui venait de se poser.
Les deux elfes et la demie-elfe tombèrent dans le précipice.