Aernea, chapitre 1 : la fuite

Jin ne fit aucune remarque et commença à reprendre la route... et ce voyage risquait de durer encore le reste de la journée. Il prit sa seconde forme pour éviter de se fatigué en suivant le cheval. Au bout de dix minutes il demanda pour tuer la monotonie du voyage :
- Qu'est ce qui est carré et jaune ?

( j'avais pas envie de me limiter à une ligne... =D )

- Euh, un carré jaune ?
Ywëna n'en avait pas la moindre idée. Elle se creusa la cervelle pour trouver une énigme et lança :
- Qu'est-ce qu'il y a entre le ciel et la terre ?

- Oui c'est un carré jaune, et entre ciel et terre il y a "et" ! A mon tour... Il y en a un seul dans une minute, il y en a deux dans une heure mais il n'y en a aucun dans un jour, qu'est-ce ?

(ma connexion merde à plein tube, deux minutes ça marche et cinq ça plante >_<)

- La lettre "e" !
Ywëna réfléchit, puis lança l'une des devinettes préférées de sa mère :
- Je réussi là où les plus coups sont sans effets, je tient dans une main et celui qui me perd est condamné à dormir dehors. Qui suis-je ?

- Oulà, aucune idée... ^^'
Noir, rouge et gris ? Un feu ? Non...
Elle chercha une énigme bien compliquée, sans succès. Finalement, elle lança :
- Elle tombe sans jamais se relever, qui est-ce ?

- Non, la nuit !
Ywëna réfléchit puis tente :
- La parole ?

- Les blessures ? Non, je ne sais pas...
Ywëna se tourna vers les remparts et sourit. Là-bas, les gens la regarderaient toujours de travers en voyant ses oreilles d'elfe et ils se méfieraient toujours de Jin, mais au moins il y aurait des lits, des plantes pour soigner ses brûlures et aucun soldat à leur poursuite.

- Les heures... la dernière est fatale.
Jin s'arrêta soudainement, réfléchit un instant et dit :
- Je suppose que les portes de la ville sont gardées, on nous interrogera sûrement sur la raison de notre venue... et vu l'état de tes bras, je doute que l'on puisse passé inaperçus. J'aimerai éviter d'avoir à forcer les gardes à nous laisser rentrer...
Le ton de sa voix laissait bien entendre que les négociations seraient musclées.
- J'ai l'habitude de prendre un nom d'emprunt dans chaque ville que je visite, réflexe du métier... je me demande quel histoire on pourrait inventer pour passer inaperçus.

- Rien de plus facile, je suis une menteuse confirmée.
La demie-elfe réfléchit puis déballa son histoire :
- Je suis messagère. Je dois aller porter un message urgent à un bijoutier et je suis pressée car j'ai été retardée par l'attaque de bandits. Ca expliquera mes blessures. Ils seront moins suspects si on arrive séparément : je vais entrer après toi. Alors...
Elle fixa Jin un instant puis inventa :
- Tu viens d'un petit village paumé et tu compte trouver du travail chez un cousin éloigné qui tient une auberge. Les gardes ne chercheront pas à en savoir plus, puisqu'ils fréquentent les tavernes.

- D'accord. Evite de te transformer, ça pourrai t'attirer des ennuis...
Jin le savait, mais ça ne pouvait pas lui faire de mal de lui rappeller de temps en temps. Les renards n'étaient pas vus d'un bon oeil...
... Ni les loups, d'ailleurs.

La jeune fille était déjà en route. Elle avait lancé Silent au galop.
Comme elle l'avait prévu, les gardes à l'entrée l'arrêtèrent en croisant leurs lances devant la porte : elle fraina en catastrophe, et prit un air mécontent :
- Poussez-vous, je dois porter un message de toute urgence !
- T'es messagère ?
- Oui, et en retard ! Dans bandits m'ont retardée dans la forêt. Allez, laissez-moi passé, c'est pressé !
Les deux gardes hésitèrent, puis s'écartèrent. Dans cette ville, les soldats étaient tous plus stupides les uns que les autres, et ceux qui étaient un peu malins protégeaient les riches. Mais pour surveiller une portes, juste deux débiles profonds. Bénie soit l'administration.
Ywëna passa en trombe et se diriea, toujours au galop, vers le quartier riche des commerçants. Cela acheva de convaincre les gardes qu'elle était effectivement en mission, et ils se désinterressèrent d'elle en l'oubliant aussitôt.
Ywëna traversa le quartier riche jusqu'à un endroit où, ô miracle, elle aperçut une herboristerie. L'endroit rêvé pour se procurer des plantes médicinales. Elle attacha Silent devant l'entrée, puis poussa la porte.
- C'est pour quoi ?
La demie-elfe vit alors une femme si vieille, voûtée, aux articulations si nueuses et au teint si burinée qu'elle ressemblait à une vieille souche. Hésitante, Ywëna s'avança :
- Avez-vous des plantes contre les brûlures ?
- Montre-moi ça.
Ywëna tendit les bras et la vieille haussa un sourcil :
- Pas joli... Ne bouge pas,je reviens.
Elle disparut derrière un rideau de plates qui masquaient probablement l'arrière boutique. Quelques instant plus tard, elle revint avec un pot rond qu'elle ouvrit devant la demie-elfe. Celle-ci grimaça. La pommade était bleue-verte, et elle sentait les algues. Elle sentait très fort les algues...
- Applique ça sur tes brûlures tous les soirs, et dans quatre jours elles auront presque disparut. Mais c'est cher.
- Combien ?
- Une pièce d'argent.
Elle faillit s'étouffer. Une pièce d'argent, le prix d'une chambre dans un bon hotel !
- Quatre pièces de cuivre.
- Neuf.
- Cinq, je comprend que ce soit dur de gagner sa vie dans un trou à rats pareil.
Un sourire rusé traversa le visage de la vendeuse :
- Tu es futée... Huit pièces.
- Six ?
- Sept, dernière offre.
- D'accord.
La monnaie changea de main, et Ywëna embarqua le pot de pommade. Elle enfourcha son cheval et se mit en quête d'une auberge fréquentable près des docks.

La jeune fille arriva en retard. Elle avait trouvé un endroit totalement indétectable pour Silent : une bergerie. Une fois son cheval pansé, soigné et bouchonné, elle avait fait provision de vivres et volé un peu d'argent. Car, oui, même si elle n'était pas aussi talentueuse que Jin, elle savait dérober une bourse sans que le légitime propriétaire s'en aperçoive.
C'est en jouant avec un magnifique poignard neuf, à la lame rétractable, qu'elle se mit en route vers le port. Avant d'arriver, elle fit rentrer la lame dans le manche de son arme et la glissa dans une petite poche attachée à sa ceinture, et se diriea vers Jin.
- Quoi de neuf ?

- Pas grand chose. J'ai planqué Silent, et acheté un truc pour mes brûlures. Tu sais où on peut trouver une auberge à peu près fréquentable ici ?
Généralement, les auberges des ports étaient chères, puantes de poissons et bourrées de marins ivres. Ywëna ne tenait pas à y faire un tour... Sauf pour passer ses nerfs.

- Eh, c'est eux qui l'avait cherché !
Mmmmh, elle n'y était pas allée de main morte non plus... Leproblème avec Ywëna, c'est que si vous la cherchez un peu, vous ne la trouverez pas un peu. Vous la trouverez sous la forme d'un grand coup de poing.

- Bah tu n'étais sans doute pas obliger de devaster tout le rez-de-chaussé... Rien n'est obligatoire dans la vie, exception faite de la mort, et encore certains réussissent à la défier... Et si on se mettait à la recherche de notre auberge ? A moins que tu ne préfère dormir ici ?
Ca ne dérangeait pas vraiment le voleur qui avait déjà dormis dans de pires conditions, mais ce n'était pas forcemment le cas de tout le monde. Et puis de toute façon, il mourrait d'envie de pouvoir dormir dans un bon lit douillet...

Edit : ta signature me fait penser à une signature de marchombre...

(Oui, la poésie est une poésie marchombre ^^ Mais je compte la changer bientôt, je la trouve moche)

- Je rêve d'un bon lit. Mais, étant donné qu'il va nous falloir la moitié de la nuit pour en trouver un propre et pas trop cher, je propose de s'inviter dans un des bateaux à quai. Celui-là, en réparation, me parait acceptable.
Le bateau en question, "Requin Ailé", était un deux mats d'allure confortable qui respirait le luxe. L'un de ses mat était démonté, car le propriétaire souhaitait apparement changer un quelconque truc en bois, mais le reste du bateau était en exellent état.
Bo, s'inviter quelque part n'était pas très honnête. Mais Ywëna n'avait qu'une idée très relative de l'honnêtetée. Et le monde avait été si mauvais avec elle qu'elle ne voyait aucun intêret à être honnête.